Bon, ça date un peu, mais comme dans le temps, je n'étais pas une fille de forum, j'ai jamais eu la chance de partager ce moment avec des amies du net. Alors je me lance. Et en même temps, je me dis que j'aimerais bien savoir comment ce sont déroulés les premiers accouchements des autres filles qui avaient déjà des enfants avant qu'on se rencontre!
La fin de semaine du 13-14 décembre, j'étais chez mes beaux-parents. On dormait là. Le samedi soir, j'ai commencé à avoir très mal dans le dos, mais comme le lit était très inconfortable, je ne me suis pas inquiétée. Je me suis installée pour dormir par terre plutôt que dans le lit. Le lendemain, encore la même douleur et ça me sonne des cloches parce que dans mon cours prénatal, l'infirmière avait dit que c'était un signe que ça pouvait mal tourner.
De retour en ville, je passe à la pharmacie pour prendre ma pression. Elle est très haute. J'appelle à la maternité, mais on me dit que j'ai mal dans le dos et que c'est musculaire. De prendre des douches chaudes et des tylénol. Pour la pression, on me répond que je dois être stressée et que ça fait augmenter ma pression.
Toute la semaine, j'ai vraiment mal dans le dos. Ça m'empêche de dormir et j'écoute et ré-écoute les reprises du canal vie!
Le vendredi, j'ai rendez-vous chez mon doc. Il me dit que c'est l'estomac et me donne des Zantac. Dans la nuit du samedi au dimanche, après 4 comprimés de zantac, j'ai toujours très mal. J'appelle Info-Santé et la dame me dit que si après 4 comprimés, j'ai toujours aussi mal, ce n'est pas normal. Elle me suggère de me rendre à l'urgence. Mon chum travaille de nuit, donc j'appelle ma mère. Par je ne sais quel miracle, pour une fois, elle n'a pas éteint sa sonnerie. Elle vient me chercher et on s'en va à Sacré-Coeur. Je passe au triage et j'attends environ 4-5h à l'urgence.
On m'appelle. Le jeune interne m'examine et décide de me faire passer des test de sang. En attendant les résultats. on me transfert en maternité. Quelques temps après, les résultats tombent: mon foie ne va vraiment pas bien et je n'ai plus beaucoup de plaquettes. Je suis en syndrôme de HELLP. On me dit que je vais accoucher bientôt. J'éclate en sanglots...
On appelle l'ambulance puisque comme je ne suis qu'à 33 semaines, je n'accoucherai pas à Sacré-Coeur. Je suis transférée à Ste-Justine avec un médecin dans l'ambulance. Mon chum ne peut m'accompagner.
Arriver à Ste-Justine, on me plogue sur le pitocin. Tant que les eaux ne sont pas crevés, tout va bien. Je trouve même ça facile d'accoucher! Mais après la rupture des membranes, c'est tout autre chose. Et avec ma nuit blanche (il est maintenant rendu dimanche vers l'heure du souper, ça fait donc presque 24h que je suis partie pour l'hôptital), j'endure très mal la douleur. À cause de mon nombre de plaquettes, je ne peux avoir l'épidurale. On me donne donc une autre drogue qui fait que parfois, je suis toute là, alors qu'à d'autres moments, je divague complètement.
Vient alors le temps de pousser. On m'enlève le médicament pour être certaine que j'aie plus conscience de ce que je dois faire. Je pousse et je pousse encore, mais rien ne semble avancer. Les infirmières m'encouragent, mais je leur réponds : à quoi ça sert de mettre mon enfant au monde, je ne serai même plus là pour m'en occuper. À ce moment-là, ma mère a eu très peur.
Finalement, le docteur décide de prendre les forceps parce que Nathan ne descend pas. Les forceps à froid, c'est quelque chose! Finalement, mon coco sort et pousse un cri presqu'immédiatement. Ça me soulage! Mon chum me dit : c'est un garçon, il va venir à la pêche avec son père et son grand-père!
Sébastien suit Nathan en néo et ce n'est pas terminé pour moi. Mon placenta s'est brisé en morceaux et le docteur décide de rentrer sa main pour aller le chercher. Je crois que ce moment est pire que les forceps! Je me rappelle encore comment je poussais dans les étriers pour me remonter dans le lit et j'entends encore ma mère me chuchoter à l'oreille de respirer doucement.
Finalement, ça ne se règle pas, donc un autre brancard arrive et je suis transportée en salle d'opération. Je me rappelle d'un homme qui me dit de respirer dans le masque et que tout ira bien. Par la suite, je me réveille en salle de soins intermédiaires. Aucun souvenir de la salle de réveil!
Après 24h en soins intermédiaires, j'ai droit à la chambre ordinaire, mais mon coco, lui est en soins intensifs.
Finalement, Nathan aura passé 1 semaine ste-Justine (dont 6 jours en soins intensifs) et par la suite, il a été transféré à Maisonneuve jusqu'au 23 janvier 2004 (il est né le 22 décembre).
Voici des photos de ces premiers jours:
premiers instants de vie
avec ma main pour voir sa taille
et Nathan bien relaxe!