Mes dernier 18 mois... (long témoignage)

(j'avais besoin d'écrire et je ne savais pas trop où le mettre... )

Il y a 19 mois environ j’allais à l’enterrement du père d’une de mes amies. Suicide le jour de fête de cette dernière. Je me disais que ce devait être vraiment dure… Elle était enceinte de 6 mois à ce moment.

Deux semaines plus tard, le 3 octobre 2007, au 6 mois de Daphné, j’apprenais que mon papa avait le cancer du poumon. Il pu sortir de l’hôpital pour retourner chez lui avec la machine d’oxygène et tout les appareils nécessaire. Nous attendions le rendez-vous pour savoir si il pouvait avoir des traitements. Le 16 octobre nous en avons enfin un. Il n’y a rien à faire… Le lendemain il meurt.

Mon papa était quelqu’un qui était toujours là pour les personnes qui lui était chère, moi, sa blonde, son père, ses amis. Je pouvais l’appeler n’importe quand et pour n’importe quel problème. Il avait toujours réponse à tout. Et s’il ne l’avait il la cherchait (même si je lui avais dit que je chercherai moi-même) et m’appelait pour me le dire. Si nous avions un problème dans la maison il arrivait sur le champ. Si j’avais besoin d’un lift pour un changement d’huile il pouvait toujours. Il était toujours présent…

Il l’était aussi pour son père. Il était à 2h30 de route mais quand mon grand-père avait un rendez-vous à son hôpital, il appelait mon père et il y allait. Il s’occupait de tout pour lui.

Toujours présent pour sa blonde et la famille de sa blonde aussi. Pour des lifts ou des rénos…

Il donnait à tout le monde.

Cet homme nous a quittés le 17 octobre 2007. Ma fille venait d’avoir 6 mois. C’est là que ma descente à commencé.

Je ne me rappel plus vraiment les journées suivante. Ce dont je me rappel c’est le « foutu » soleil qu’il faisait le 17 octobre… ça avait l’air d’une journée comme les autres mais pour moi… je devais, avec mon chum décidé de comment allait ce dérouler l’enterrement.

Autre chose, les funérailles… je ne voulais tellement pas y aller… Je trouvais ironique (mais très logique) la question que tout le monde me demandais « Comment ça va ? ». J’avais le goût de leur crier « Je viens de perdre mon père !!! Comment voulez-vous que j’aille ! »

La seul chose dont je me souvienne, c’est moi qui descend l’allé de l’église avec ma fille dans mes bras, mon chum à côté de moi et de l’autre la blonde de mon papa. Je me retiens pour ne pas pleurer, je déteste pleurer en publique… Je reconnais seulement le quart des personnes présentes… Je regarde devant moi, je ne veux voir personne… je voudrais être chez nous…

Les mois passe… Noël est dure, j’ai beaucoup de difficulté avec la belle famille… j’ai un pic de peine le 31 décembre. Je réalise que je ne verrai pas mon papa…

La vie continue, j’ai ma routine avec ma fille, ma première fête sans lui approche. Il me manque terriblement… Fin avril, après ma fête et celle de Daphné je décide de consulter la psy du salon funéraire. Après 4 rencontres espacés d’environ 3 semaines, je vais mieux ! Ça me fait du bien de me faire dire que je suis normal, normal d’avoir de la misère, normal d’être comme ça après 6-7 mois (il parait que c’est après ce laps de temps qu’on ce rend plus compte de la perte donc que ça fait plus mal). Puisque cette période coïncide avec ma fête, celle de Daphné ainsi que la vente de sa maison, la maison de mon enfance, mon état est normal.

Une autre brique me tombe dessus, l’amie de ma mère, une personne je savais toujours pouvoir compté, décède. Cancer du sein. Puisque c’est un cancer elle repasse par toute les passe où mon père est passé… Ce qui me le fait revivre.

Je recommence à mal aller… fatigue, très grande fatigue, je m’ennuie de mon papa. Comme au début je voudrais pouvoir faire comme lorsque j’étais petite. Crier « Papa » et qu’ils viennent…
J’ai encore le réflexe de vouloir l’appeler quand on a une bonne nouvelle ou un problème. Ce qui fat juste confirmer sont absence.

Je retourne voir la psy une dernière fois. Ça me fait du bien. Elle ne me juge pas, puisque je me sens beaucoup juger sur tout ça m’aide. Mon papa était le seul à ne jamais me juger, ça me manque beaucoup. Mon chum est présent mais lui aussi a un deuil à faire… Ma psy me fait remarquer que mon père et la maison de mon enfance était mon havre de paix. Puisque je les ait perdu, je dois m’en « rebâtir » un autre.

Je reprends du mieux, parfois les journées ensoleillées me paraissent tellement claire ! Tellement belle ! Ces journées sont de plus en plus présentes. Mon moral est vraiment mieux.

Les 1 an du décès de mon papa arrive ainsi que les dates marquantes des évènement… Ça me stress. Au 1 an, je vais épandre ces cendres. Ça me fait beaucoup de peine et me fait revivre ces derniers moment mais ça me fait du bien quand même.

Une semaine après mon oncle appel, mon grand-père, père de mon père est décédé.

Je retombe. J’ai l’impression que je fais des efforts pour aller mieux et la vie ne veux pas… je suis tanner de devoir me battre pour tout. Pour mes convictions envers ma fille, contre la vie qui ne m’a même pas laisser savourer en paix la première année de ma fille, contre ma belle famille qui semble vouloir toujours me dire quoi faire…

Je retourne voir la psy pour la dernière fois cette fois-ci.

Elle me donne des exercices à faire. Elle me rassure aussi sur ce que je vis, me dis que je suis « normal ».( Mon médecin généraliste m’avait fait peur en disant que j’avais un deuil pathologique et que je devrais prendre des antidépresseur)

Je fais donc les exercices, je me sens mieux. Il m’aide !

Je reprends de plus en plus le dessus. Je suis capable de m’attaquer convenablement aux autres « problématique » de ma vie. Soit mon couple qui en a mangé un coup avec tout ça. Puis a mon attachement envers ma fille. Elle tient BEACOUP à moi et je dois lui montré que les autres aussi peuvent être gentils.

Maintenant je suis plus en forme. Toute cette aventure m’aura montré que tout peut arriver n’importe quand, qu’on trouvera toujours la force nécessaire pour passer au travers mais que pour y arrivé il nous faudra parfois du temps et beaucoup de réflexion sur sois, sur notre manière d’aborder les problèmes, sur ce que nous voulons vraiment.

Je sent que désormais je vais aller mieux et que quoi qu’il arrive je vais surement m’en sortir plus forte, plus épanouie et en en ayant appris plus sur moi-même

C'est vraiment un témoignage touchant ça Éternity...

Je te trouve vraiment forte... tes 18 derniers mois auront été un solide obstacle dans ta vie, mais tu sais y faire face et même en parler et ça, c'est pas donné à tout le monde.

Je te lève mon chapeau et ça me fait penser qu'il faut que je dise à mes parents que je les aime beaucoup, beaucoup, beaucoup...

wow jen ai les yeux plein deau cest super beau comment cest ecrit
et bravo a toi tu as ete super forte pour toutes ces choses que tu as vecu
et ta bien fait de venir nous lecrire ca fait parti de ton cheminement et si ca te fait du bien continue ma belle

jte dis bravo et continue comme ca

ouf..j'ai la larme a l'oeil te lire...cela me rends triste.
mais je vois que tu es une personne très forte et courageuse quand même avec tout se que tu as véçue!

Je suis sans mots...

Tu es une personne super forte...

Caro

Ma chère éternity,

Ton témoignage est magnifique et il démontre une grande force.

Le fait d'avoir chercher l'aide d'un psy et le fait de pouvoir nous écrire est un grand pas que tu as fait. Les choses se replacent d,eux même avec le temps, ton père te manquera toujours mais je crois que la souffrance sera moins grande.

Ma cousine a vécu le même enfer que toi, mon oncle est décédé également en octobre et 8 mois plus tard elle accouchait prématurément et les premiers mois ont été difficiles à cause de problème de santé de son fils. Si jamais tu désires parler (écrire) avec quelqu'un qui vit les mêmes choses, je peux essayer de votre mettre en contact.

Courage,

zazoo

Merci les filles pour vos bon mots !

Ça me faisait du bien de l'écrire, de mettre tout ça en perspective.

C'est fou tout ce qui s'est passé en 1 an... c'est à cette époque ci que j'ai commencé à penser a aller chercher de l'aide.
Me semble que ça fait tellement longtemps !

Merci de m'avoir lu !

zazoo
ta cousine l'a pas eu facile !
Je vais y penser pour la correspondance

je voulais jsute te dire que je t'avais aussi lu, mais aucun maot a dire

j'admire ton courage, lâche pas

Wow ... Ça remets tellement les choses en perspective il me semble. On s'appitoie tellement facilement sur notre sort qu'on en oublie de mesurer la douleur des autres bien souvent. Ça prends un courage énorme pour faire un retour en arrière comme celui-là sur tout ce que l'on en vécu, mais ça en prend encore plus pour réussir à s'avouer que l'on y arrivera pas seule et que l'on a besoin d'aide pendant qu'on est dedans le moment. Tu es une personne hors du commun Éternity.

Je ne peux que imaginer à quel point ton père te manque car je ne saurais m'imaginer sans mes parents, et je ne sais pas non plus en quoi tu crois, mais je crois que quelque part, ton père est là et veille sur vous. Je crois sincèrement qu'il ne rate aucun moment de l'évolution de ta fille et qu'il gardera toujours sa place spéciale au coeur de votre famille.

Continues d'avancer sur cette voie ... le soleil y brillera de plus en plus souvent.

bravo Eternity! Le fait d'aller chercher de l'aide, d'accepter ta vulnérabilité démontre une très grande force!

Ma belle Éternity!

Je suis aussi sans mot.

Tu as passé par tellement d'épreuves je te félicites!
Garde courage et continue tes démarches pour évacuer quand ça ne va pas. En tout cas, Daphnée est chanceuse d'avoir une maman forte!!